Brièvement nommée directrice artistique de Cacharel l’an dernier (c’est finalement le duo anglais Eley Kishimoto qui succède au couple Clements Ribeiro), ex-assistante de Nathalie Gervais chez Nina Ricci et de Christian Lacroix pour Lacroix et Pucci, diplômée de St. Martin’s, la jeune (et très belle) designer d’origine catalane présentait cette saison sa deuxième collection éponyme, financée par Cacharel.
Une collection qui tend nettement, comme la précédente, vers ce qu’on pourrait appeler la néo-couture, à la fois parce qu’il s’agit, à quelques exceptions près, de modèle « habillés » et parce qu’une réelle recherche sur les formes s’y manifeste – recherche qui pourrait tirer son inspiration de celle que son compatriote Cristobal Balenciaga effectuait sur les volumes dans les années 40-50, notamment dans ces vestes à pans diagonaux rigides dans le dos, comme emportées par un coup de vent… L’héritage espagnol est d’ailleurs délibérément assumé dans une jupe « flamenco chaotique » et un hommage à Dali via des motifs brodés or.
La série de robes courtes en gazar, dont la substance à la fois volumineuse et lumineuse, rigide et légère, se prête idéalement à un jeu de volants et de boucles, est particulièrement éblouissante. De petites robes noires à découpes laser, d’une simplicité sidérante, ramènent la collection sur le terrain du prêt-à-porter.
Denyse Beaulieu
Photos Billie Bernard
Presse Kuki de Salvertes – Totem