Se rendre à l’Ambassade d’Espagne pour un défilé, confère au lieu une splendeur toute particulière. Ajoutons à cela l’ambassadeur, enjambant avec bravoure le premier rang, une musique signée Philip Glass et vous voilà au coeur d’un défilé romanesque.
Amaya Arzuaga est espagnole. Diplômée de l’Université Polytechnique de Madrid elle fonde son propre label. Aujourd’hui la marque a des points de vente dans trente sept pays. Une créatrice à la main de fer dans un gant de velours.
Une touche de noir s’empare des tenues. Profil net, coupe sophistiquée. Amaya travaille sur les volumes, et transforme ses robes, bombe les manches, assouplis les lignes. Le vêtement devient une pétale de fleur aux bords suavement dessinés.
La simplicité du gris, l’élégance du noir, les nuances d’un beige ou d’un vert émeraude. Une palette de couleur pleine de sens et d’intention. La preuve, un orange vif fait irruption comme un courant chaud, souligne les découpes graphiques et les superpositions de matière.
Pantalons capes, manteaux et robes évasées s’allongent jusqu’au sol. Les modèles glissent sur le catwalk et s’échappent tels des apparitions exotiques dans le couloir de l’ambassade tantôt vêtues de ce vert profond, tantôt accordées à un beige classieux.
Amaya Arzuaga présente une collection classique, aux lignes pures et géométriques. On applaudit, on crie « bravo » dans l’ambassade. Et si l’intelligence du vêtement devenait la marque du succès ?
Stéphane Fiorello
Photos Valeria Castillo
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem