Au départ un conte des frères Grimm, puis un film «le joueur de flûte », satyre à l’accent champêtre qui, le temps d’une saison, se déroule en plein cœur de Paris. Impossible ? Pas pour Bernhard Willhelm.
Sur le rythme hypnotique d’une flûte traversière, des nymphes, coiffées de feuilles, couronnées de fleurs et de plumes pour certaines, éclosent dans le blanc inerte de l’Espace Commines.
Les amples vestes et gilets japonisants en coton vieilli se froissent, se parent en cercles de broderie fil, broderie qui, à force, prend l’aspect d’une robe. En touches subtiles les rayures verticales se mélangent à d’autres horizontales, allant jusqu’à s’harmoniser entre elles.
Quand aux couleurs chaudes et froides, à foison, sur de légères tuniques, elles se répandent et s’unissent tel des peintures. Dans une explosion picturale, le printemps rejaillit.
Magistrale ode à Dame Nature dont Bernhard Willhelm a le secret. A coup sûr, monsieur Jacques Demy aurait cautionné.
Benoit Foucher
Photos Soji Fujii
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem