Glenn Martens nous vient de Bruges. Major de sa promotion de l’Académie Royale d’Anvers, il lance sa marque en 2011 et présente aujourd’hui sa troisième saison. Avec des influences esthétiques gothiques voir ecclésiastiques, il importe de sa Belgique un vent de création au design subtil et à la dimension architecturale.
Schubert sonne doucement au Door Studio. Un grand drap blanc dressé au milieu de la pièce divisé en forme de V, fait figure de tente mi bohème mi hellénique.
Connu pour une création très dark, sa maîtrise du vêtement féminin mûrit, s’allège via des matières plus fluides, façon robe t-shirt de satin duchesse longeant le sol.
Des pièces plus structurées donnent un impact à cette collection capsule. Les vestes et manteaux marquent l’épaule et soulignent une silhouette voulue linéaire.
La palette de couleur passe du sombre aux couleurs pâles, le tissu parfois découpé avec un effet abimé et restructuré. Une attitude monacale imprègne la présentation.
Lentilles de contact, le regard absent, entre pureté et folie. Manteau en tweed, robe entre kimono et toge, l’inspiration religieuse se manifeste ouvertement, souligné par la luminosité immaculée de la pièce.
Une silhouette « sage » en trapèze pourtant suivie de son contraire dans une robe très près du corps, fendue dans le dos et large décolleté en « V ». La taille est souligné, féminine. Une femme dans la pièce s’exclame. Oui elle l’a essayé et oui elle la trouve presque trop « sexy ». Un fermoir sur une robe très moderne s’affiche fonctionnel et confirme cette volupté apparente.
La chorégraphie se suivra même après notre départ, une présentation aux structures de coupes innovantes et à la signature d’une patte unique. Glenn Martens crée et avance, franchit un cap de maturité avec cette collection, un designer que l’on suit le pas sûr et enjoué et surtout bien couverts.
Stéphane Fiorello
Photos Snapshots la-couture.com
Presse Robin Meason / Door Studio