Lou Dalton, «Punk is not dead! »

 

Loin des cuirs cloutés et jeans déchirés, Lou Dalton caresse autrement plus subtilement cet état d’esprit de l’éphémère, du spontané, de l’improvisé. Ses atouts: s’attacher à un style aux airs recyclés de matières éponges, toiles parachutes, taies d’oreiller qu’elle adapte à un look casual chic et moderne sur de petits jacquards de cotons imprimés. So british.

Les vêtements suspendus ici et là, dans un joyeux désordre sont un foisonnement de petites pièces éclectiques, mélange des genres à marier comme bon nous semble.

Au mouvement punk, Lou Dalton emprunte surtout une dynamique fait main, le célèbre DIY – Do it yourself. Chiffonnées, vieillies, grattées, les toiles de coton fines blanches ou grises servent de total look sur des ensembles pantalons-vestes droits et gilets zippés à capuches ou des combinaisons de travail tachés de mercure.

Les bords côtes lourds et épais sont coupés bord franc sur de petits shorts qui donnent une impression récup’. Chemises, pantalons et autres vestes de costumes légèrement oversized semblent rafistolés d’incrustations de motifs monochromes comme un peu fatigués eux aussi… des photos d’avions de la seconde guerre mondiale. Les petits chandails en maille fine et transparentes servent alors de passerelle vers un look moins destroy pour glisser jusqu’au vestiaire d’un anglais plus raffiné qui aimera ces costumes imprimés jacquards graphiques flashys de l’orange acide au lilas blanchi.

Malgré les contrastes de couleurs et matières l’ensemble ne parait pas alourdir l’allure dont il ressort plutôt une double impression de force et de fragilité, d’énergie et de langueur.

Autrement dit, un joyeux équilibre de valeurs sures et de fantaisies masculines, idéal pour satisfaire l’exigence d’un look casual pas tout à fait classique. De ces ambiguïtés qui définissent, aussi la modernité.

Jean Charles Cohen

Showroom Next Door

Homme Printemps Eté 2014