Cachemire Mongolie
Vous aimeriez savoir « En quoi consiste l’éco-responsabilité des marques de luxe? » Alors regardez le documentaire réalisé par Isabelle Dupuy-Chavanat et Jill Coulon . Au fil du Monde. Une série de reportages qui explore le travail ancestral d’éleveurs et d’artisans d’excellence du monde.
Pour le cachemire elles nous emmènent tout d’abord dans les montagnes de Mongolie avec Christopher Giercke qui va nous faire découvrir ses amis éleveurs. Ceux qui nourrissent cette matière première.
Lui est un jeune acteur et producteur de rock quand, dans les années 90’s, il voyage en Mongolie et tombe amoureux de Enkhe. La suite? Ils font des bébés, vivent à Katmandou et la bonne idée? Christopher fait venir le cachemire de Mongolie pour le faire tisser au Népal, terre ancestrale de tisseurs d’excellence. Son marché? Le secteur du luxe à Paris.
Si aujourd’hui la petite famille vit en partie en Allemagne, Christopher visite régulièrement ses collaborateurs. Ce voyage qu’il fait avec sa fille Alegra, il l’a choisi en plein hiver pour justement soutenir les éleveurs qui font face à un mode de vie certes très beau mais aussi très dur.
DANS LES STEPPES MONGOLES
La famille de Moto, éleveurs de chèvres en Mongolie, leur fait un accueil chaleureux. Alegra retrouve son amie d’enfance Doda, Moto parle des conditions très difficiles des 6 mois d’hiver où le thermomètre peut descendre à -50°. Dans les steppes il n’y a pas de bois ni de végétal. Pour se chauffer, ils ramassent de la bouse. Et pour pallier au manque d’herbe, ils doivent nourrir quotidiennement les chèvres.
On y découvre la laine cachemire, un duvet qui pousse sous le poil de la chèvre quand il fait très froid. Celle-ci le perd dès que le printemps arrive. Pour l’aider à s’en débarrasser ils se servent d’un peigne en acier qui semble avoir impressionné Alegra, mais très vite rassurée quand elle caresse la chèvre.
Courses à cheval pour les enfants, vénération du lever du soleil pour la nouvelle année, diner d’adieu avec pièce montée de biscuits dont la composition symbolise la culture du pays. 2 couches de bonheur encadrent 1 couche de malheur. Christopher nous plonge dans leur vie et nous offre des moments magiques.
Le voyage se poursuit dans la capitale où la laine va être lavée et triée. Pour la faire tisser il veut « Un fil fin, le plus fin possible et le plus long » Christopher n’achète pas beaucoup mais il achète le Meilleur. Car il est tissé à la main. Pour lui, « la main fait la différence entre le grossier et le gracieux. Chaque mètre, chaque centimètre est unique»
AU NÉPAL A KATMANDOU
Côté coloration, 108 couleurs composent sa palette. Chiffre sacré dans le bouddhisme et l’hindouisme tels les 108 noms du Bouddha ou les 108 perles du chapelet tantrique.
A Katmandou dans ses ateliers de tissage, les artisans font rythmer les métiers à tisser en se servant de leurs mains et de leurs pieds. Christopher les considère comme des musiciens qui jouent à la perfection de leur instrument. Il avoue d’ailleurs, « avoir été un chef d’orchestre de chambre avant de devenir aujourd’hui un chef d’orchestre symphonique ». Une bien belle image pour illustrer en effet tous les acteurs qu’il doit réunir pour faire fonctionner cet orchestre.
Dans son équipe, des groupes ethniques qui ne se parlaient pas avant, et qui aujourd’hui déjeunent, se détendent en jouant au ping pong pendant que d’autres font la sieste. Christopher cultive le bien-être des artisans qui doivent accomplir des gestes d’excellence, tout comme il a eu l’idée de les salarier pour les sortir de la précarité.
Il y a bien 25 ans que Christopher travaille sur la préservation de cet écosystème de qualité. Fragilisé aujourd’hui par une sur-demande de production de cachemire pas cher. Qui implique des conditions très mauvaises pour les animaux et les hommes.
Le regard que pose « Au fil du Monde » est autant sur l’humain, la terre, l’économie. Un documentaire instructif qui ne manque pas de nous faire rêver.
ARTE « AU FIL DU MONDE » Mongolie Rediffusion le 7 Janvier 15:45
Arturo Mio éditeur