Petit à petit, Romain Kremer peuple l’ordinaire d’êtres hors du commun, tissant la toile d’un monde imaginaire, fantomatique.
Sur une musique entêtante, essence de requiem, une horde d’esprits aux visages obstrués à demi pour certains, hommes invisibles cachés derrière des lunettes persienne, surgit du blanc métallique.
Du gris et du noir s’obscurcissent, s’assombrissent; noir ombre. Le blanc et le pastel, bleu imperceptible, disparaissent, deviennent spectres. Quand au pourpre et au vermillon, ils émergent, se répandent partout, voilent le corps. Les costumes à la teinte monochrome se fondent entre eux. Les pulls col roulé se masquent, prennent l’apparence de cagoules même. Tandis que les pantalons clairs, accoutrés d’empiècements violines, amorcent le final, les silhouettes s’évaporent.
Collection graphique, d’une modernité totale. A toute épreuve. En volutes, Romain Kremer diffuse un capiteux parfum: le mystère.
Benoît Foucher
Photos Ruben Brulat
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem