Lanvin

Lanvin, c’est un imaginaire de sensations, un tissu fluide et des lignes douces. C’est aussi cette face ronde posée sur un éternel nœud pap’ : Alber Elbaz, un directeur artistique si emblématique qu’il en éclipserait presque Lucas Ossendrijver, son homologue à la tête de Lanvin Homme depuis 2005.

Dans la salle Wagram, les tenues se développent dans des tissus de cravate, une soie brillante bardée de couleurs. Les cols des vestes sans manches dérogent et dévient des chemins balisés tandis que les épaules prennent du volume – manches retroussés, coupe-kimono. Les premiers modèles prennent des airs de caïds, schoolboys débauchés, mains gantés et vestes raccourcies sur une taille serrée par un élastique.

Sous des visières de croupier, derrière des lunettes fumées et une moustache postiche, ces adultes contrefaits ont quelque chose de déconcertant… Ce sont les mêmes mannequins dont on voit depuis plusieurs saisons les visages s’aggraver, les traits s’acérer. Un léger durcissement, une inflexion subtile dans cet univers quasi-féminin. L’homme Lanvin a grandi.

Hadrien Gonzales

Photos Jeremy Mathur

Presse Reuben Hansen

Homme Printemps Eté 2010