Wooyoungmi

Wooyoungmi avait envie d’inventer une histoire. Ca parle d’une fille qui mange un bout de gâteau et devient toute petite ; encore plus petite qu’une authentique petite fille. Elle s’appelle Alice.

Bref, Alice mange ce bout gâteau, rétrécit, rétrécit, rétrécit, rétrécit ; rétrécit si bien qu’elle finit par se retrouver nez-à-nez avec ses propres jouets, voyez-vous ? Si prompte à leur fabriquer des aventures imaginaires, elle ignorait qu’en bas, ils avaient leur propre vie, leur propre cosmos aux vêtements aériens, et rien, rien à voir avec les couleurs solides et brutales du monde d’en haut. Elle découvre une petite aristocratie de bande dessinée, type « Smoking/No Smoking », qui s’en va au golf, escadron bariolé, visières en lièges, lunettes fumées rouges, jaunes, bleues, figurines désarticulées qui jouent les mannequins dans des palais bétonnés…

Enfin voilà. Vous voyez. Il n’y a que le début, un petit monde, une galerie de personnages… Ca commence toujours par un défilé d’idées un peu vagues, de simples propositions libres d’interprétation ; et puis un an plus tard, ces vêtements, décors ajustés, prennent leur indépendance. Ils se mettent à bouger pour de bon, et se fabriquent des vies bien à eux.

Hadrien Gonzales

Photos Ruben Brulat

Presse Laurent Suchel

Homme Printemps Eté 2010