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Hikoru Katano

La belle âme du designer de Share Spirit

Par Denyse Beaulieu / Photo : Lenny Kessler-Vaschetti

Voyageur, archéologue, poète… Les pièces uniques créées par Hikoru Katano, le designer de Share Spirit – vendues à Paris chez Shimji -- se lisent comme les pages d’un passeport criblé de tampons des destinations les plus lointaines. Une veste, jadis militaire, peut porter à la fois, sur sa trame usée, des broderies afghanes, un symbole indien, un morceau d’écharpe indonésienne ancienne…

Parti à l’âge de 19 ans du Japon pour vivre en Angleterre, Hikoru Katano s’astreint à ne pas fréquenter ses compatriotes afin d’apprendre l’anglais, clé de son indépendance de voyageur solitaire. Aujourd’hui, il parcourt plus de vingt pays chaque année – de l’Inde à Bali en passant par Hong Kong, le Maroc, les steppes de Mongolie, un village aztèque au Mexique, les montagnes du Pérou, même s’il a dû renoncer pour l’instant à l’Afghanistan et au Tibet.
Autant de creusets d’où ce quasi-quadra fluet au regard de vieux sage tire les ingrédients de ses créations traversées par le temps et la mémoire des civilisations anciennes. « Je suis passionné par le savoir des peuples indigènes.



 

Avec eux, il faut être pur et honnête, oublier son ego. » Pour retrouver le secret des étoffes de vigogne, Hikoru Katano parcourt le Pérou : grâce à un ami d’ami – le président d’alors, Alberto Fujimori – il finit par mettre la main sur des tissus inca vieux de trois siècles. Un autre ami, marié à une Mexicaine, l’introduit dans un village aztèque où jamais les étrangers ne pénètrent.

Quatre ans passent avant que Katano gagne suffisamment la confiance des villageois pour qu’ils acceptent de réaliser pour lui de délicats entrelacs de cuir : « Le temps… Les choses ne prennent leur valeur qu’avec le temps. C’est quelque chose de très japonais, non ? » Katano désigne son pantalon en cuir, criblé de pièces rapportées, reprisé de gros fil de chanvre : « Je l’ai acheté lorsque je suis arrivé en Angleterre, il y a seize ans. Il retrace toute mon histoire de designer. Je le porte presque tous les jours depuis – sauf l’été, car à Tokyo, il fait 39 degrés ! » De même, les perles d’ambre, d’os, de jade mexicain qui forment un collier dont il ne se sépare que pour dormir, il a mis dix ans à les collecter. Certaines ont plus de huit siècles. Le torse frêle qu’elles ornent est tatoué d’un personnage levant ses mains jointes au-dessus de sa tête : « Je l’ai dessiné moi-même. C’est le namasteh indien. Cela veut dire merci. J’ai eu envie de remercier ma femme, Shoko, qui fait tous mes patrons depuis quatorze ans. Et tous ceux qui m’ont aidé. Mes collaborateurs forment ma famille. »

La nouvelle boutique-musée de Share Spirit, dans le quartier des ambassades de Tokyo, est l’illustration en trois dimensions de cet esprit de partage à l’échelle globale. Katano y rassemble les objets rapportés de ses voyages – dont des meubles balinais « pieds dans l’eau », littéralement, dans une pièce piscine où ses amis viennent se rafraîchir. Et où ce vagabond zen nous invite à passer, lors de notre prochain voyage à Tokyo.

Contact Cristofoli Press -- Laetizia : 01 44 84 49 49

Denyse Beaulieu