Portrait
Voyageur, archéologue, poète… Les
pièces uniques créées par Hikoru Katano, le designer
de Share Spirit – vendues à Paris chez Shimji -- se lisent
comme les pages d’un passeport criblé de tampons des destinations
les plus lointaines. Une veste, jadis militaire, peut porter à
la fois, sur sa trame usée, des broderies afghanes, un symbole
indien, un morceau d’écharpe indonésienne ancienne… |
|
|
Avec eux, il faut être pur et honnête, oublier son ego. » Pour retrouver le secret des étoffes de vigogne, Hikoru Katano parcourt le Pérou : grâce à un ami d’ami – le président d’alors, Alberto Fujimori – il finit par mettre la main sur des tissus inca vieux de trois siècles. Un autre ami, marié à une Mexicaine, l’introduit dans un village aztèque où jamais les étrangers ne pénètrent. Quatre ans passent avant que Katano gagne suffisamment la confiance
des villageois pour qu’ils acceptent de réaliser pour
lui de délicats entrelacs de cuir : « Le temps…
Les choses ne prennent leur valeur qu’avec le temps. C’est
quelque chose de très japonais, non ? » Katano désigne
son pantalon en cuir, criblé de pièces rapportées,
reprisé de gros fil de chanvre : « Je l’ai acheté
lorsque je suis arrivé en Angleterre, il y a seize ans. Il
retrace toute mon histoire de designer. Je le porte presque tous les
jours depuis – sauf l’été, car à
Tokyo, il fait 39 degrés ! » De même, les perles
d’ambre, d’os, de jade mexicain qui forment un collier
dont il ne se sépare que pour dormir, il a mis dix ans à
les collecter. Certaines ont plus de huit siècles. Le torse
frêle qu’elles ornent est tatoué d’un personnage
levant ses mains jointes au-dessus de sa tête : « Je l’ai
dessiné moi-même. C’est le namasteh indien. Cela
veut dire merci. J’ai eu envie de remercier ma femme, Shoko,
qui fait tous mes patrons depuis quatorze ans. Et tous ceux qui m’ont
aidé. Mes collaborateurs forment ma famille. » Contact Cristofoli Press -- Laetizia : 01 44 84 49 49 Denyse Beaulieu
|