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Ce sont des personnes qui ont une méthode de travail complètement différente de la mienne ; moi je n’ai pas de partition, j’essaie de coucher mes idées sur un multi piste. » L’apparente nostalgie qui ressort de l’accumulation de nappes downtempo, de loops plaintifs à la Portishead (Dummy), de scratchs de la rue avec cette instrumentalisation acoustique de cordes et de flûte, crée un contraste puissamment évocateur. L’ambiance pluvieuse des vinyles crépitants mêlés aux reprises cinématiques de vieux noirs et blancs des années 50, soutenue parfois par la voix enchanteresse et juste ce qu’il faut de lancinante de Charlotte Savary contraste avec des tracks à sonorité latinos, orientaux, parfois rétro mais qui rendent largement hommage au dynamisme rap (grâce à la participation de The Others). Plus positive qu’on ne peut le croire à l’écoute des prémisses de l’album, la tournure qu’a pris le travail de JC, entre hip hop urbain et trip hop mélodique «je ne cherche pas d’affiliation particulière, sans pour autant être dans le déni de style. (…) La somme des éléments qui fonde mes influences vient du fait que je sois allé très loin dans le mouvement et donc de ma propre définition du rap. A l’origine ce n’est ni plus ni moins qu’une somme de référentiels culturels. Tu détournes des sons pour te les approprier et ce principe va dans le sens d’un élargissement de tes références personnelles. »


A la tristesse notre « tailleur de cire » préfère la mélancolie, au passé la nostalgie. Même s’il admet que ce côté sombre a toujours été omniprésent dans sa musique, il en parle comme d’un « apport », au même titre que tous les ingrédients qui l’aident à constituer son œuvre. Polir, retailler, ciseler les sons, les beats, les phrases pour créer des mélodies, des textures et des images (réelles, lorsqu’elles sont projetées en live), c’est finalement créer un univers qu’il sculpte plus qu’il ne compose. Une histoire faite d’une multitude d’échos ensorcelants, labyrinthiques mais parfaitement architecturés. « J’avais un postulat avant de commencer l’album. Rien que par le titre, ce qui peut paraître anecdotique mais qui pour moi a son importance : c’est comme quand tu écris un livre, il influe sur la direction à prendre. Mon second postulat, qui était primordial, c’était la continuité de l’album. (…) Je l’ai fait comme un réalisateur et non comme un artiste conceptuel, en retirant simplement ce qui n’allait pas dans mon cap et en y ajoutant des apports. Par exemple le parlé tiré des films me permet d’obtenir un fil conducteur essentiel au niveau de cette recherche de sens. »

Des données émotionnelles envoyées à celui qui l’écoute, souvent choisies pour leur mémoire d’inconscient collectif. Non passéistes elles sont plutôt une base de réflexion pour l’auteur, sur vingt années à baigner dans le milieu hip-hop. « Tales of the Forgotten Melodies » est un premier album qui ressemble à un aboutissement, mais aussi une remise en question du genre musical exploré, assurément tournée vers l’avenir.
Mathilde Thunus


www.waxtailor.com
www.undercover.fr


voir le concert dresscode



Concert du 18 Avril 2006 à l’élysées Montmartre

Photos VL Vincent Lappartient CT Catherine Thiry

 

 

Portrait


Wax Tailor … l'esprit Mozart sur une multi piste

Autodidacte, non-conformiste, ouvert aux bruits du monde et à ses progrès, la personnalité de Jean-Christophe le Saoût connu sous le nom évocateur de Wax Tailor dans le monde de l’électro hip hop, ressemble à sa musique. Frôlant le paradoxe tant elle mélange les genres, elle est si subtile qu’on n’en a jamais vraiment fait le tour. Aussi continue qu’une boucle de synthé ou que le flow d’un lyrics rap, elle flirte avec l’imaginaire et nous murmure sa propre histoire. Hybride, aux confins d’une french électronica et d’une trip hop mutante qui vécurent leurs heures de gloire. dans les années 90. L’abstract hip hop, hip hop orchestral ou cinématographique de Wax Tailor suit le même parcours riche, sinueux et en ellipse que son instigateur.

A quinze ans celui-ci découvre le rap à travers la danse - break dance, street dance du début des années 80, époque où le mouvement était à peine en devenir. Dès le début des années 90 il commence à collecter, triturer les sons et les mots, à poser les rudiments d’une méthode de travail qui, sans changer fondamentalement ne cessera d’évoluer vers plus de précision, de maîtrise et d’harmonie. Des instrus rap -,réalisés au tout début avec des breaks dupliqués de K7 à K7 en mode rec-pause, jusqu’aux samples et aux arrangements sophistiqués de Tales of the Forgotten Melodies son premier album solo, « rien n’a vraiment changé … c’est juste l’approche qui est différente. A titre personnel j’avais envie d’aller au bout de mon univers musical. J’utilise moins de boucles, je rejoue plus les mélodies, mais surtout j’avais besoin d’aller chercher des contrastes, ce qui m’a mené vers des choses qui sont plus affiliées à de la musique de films, c’est-à-dire avec des évolutions. Tout ceci nécessitait juste d’être un peu plus souple dans la forme. Mais j’utilise toujours les mêmes outils, selon la même méthode. »

Multipliant les connexions, c’est en 1996 que son groupe prendra le nom de La Formule et figurera sur plusieurs compilations. Multi activiste en tant que rappeur, compositeur, producteur et manager, il fondera aussi les qualités d’une pluridisciplinarité professionnelle atypique mais garante d’une continuité et d’une logique avérées nécessaires, quant à l’authenticité de sa démarche artistique. « Avec le parcours que j’ai, quand on arrive à une certaine indépendance (pas forcément par conviction mais par obligation), il est important de pouvoir garder ce sentiment de maîtrise. (…) Pendant des années j’ai eu des discussions avec des maisons de disques qui n’ont pas abouti parce que je n’étais pas prêt à tout accepter. Je me suis dit que la seule façon de faire avancer les choses était de les faire soi-même. » Création de son propre label Lab’ Oratoire en 2000, la voie de l’indépendance était prise et récompensée par le public grâce au plébiscite de soixante-dix radios en France et bon nombre de stations internationales. Promotion alternative en direct avec les magasins, stratégie de distribution efficace menée de main de maître avec la sortie de plusieurs EP en avant-première de l’album dont le célèbre « Que Sera / Where’s my Hear’s at », que tout le monde fredonne encore à l’écoute de Radio Nova…

Avec le label Undercover l’autonomisation du projet Wax Tailor prend tout son sens depuis 2003, privilégiant la qualité et la diversité, offrant une alternative à l’uniformité musicale ambiante. Mais avec l’accueil du public et de la presse, le succès grandissant, JC commence à envisager son activité « multi casquette » sous un autre angle : « avec le temps, il va falloir que j’accepte de négocier un peu avec l’idée de tout contrôler. Ce qui n’empêche pas de garder un œil global sur le circuit, car j’aime arriver au final à quelque chose qui me corresponde. (…) En cela je vis actuellement un moment important car j’ai l’impression de maîtriser ce que je fais. Sans me dire que je vais peut-être décevoir des gens, ou que je devrais faire des choix entre tel ou tel genre… »


C’est en véritable chef d’orchestre que JC mène sa vie professionnelle, tout comme il compose et joue sa musique. Le live devient alors un véritable laboratoire d’expérimentations grâce aux différentes collaborations choisies par l’artiste, où acoustique et électro jouent le jeu d’une sorte d’improvisation indirecte : « Dans la préparation du concert, on a pu réécrire les arrangements et aborder les choses différemment. D’habitude je suis toujours sur une recherche de texture du son… Ici dans la mesure où je savais que la texture allait arriver à travers les instruments (violon, flûte et violoncelle avec Marina Quaisse, ndlr), je suis allé direct sur la composition. On pouvait faire rejouer les arrangements à chaque fois différemment. C’est toujours une approche personnelle de ma musique, mais extrêmement enrichissante.