Personne ne manie mieux l’esthétique du collage que Christian Lacroix ; sa façon d’assembler blocs ou volutes de motifs contrastés – rayures noires et blanches et imprimé floral pastel ou pois blancs sur fond noir de flamenca et imprimé géométrique moderniste…
Mais c’est l’époustouflante palette de ses robes du soir, déferlantes de mousseline corail, souci, bougainvillée ou vert de gris, de taffetas vert péridot ou noir, qui émeut. Lacroix a toujours eu le tempérament généreux. Il n’est jamais chiche sur l’ornement – cette fois en partie inspiré par une exposition sur les tsars — et c’est à pleines mains qu’il déverse les bijoux de fantaisie, dont des créoles incrustées de strass si démesurées qu’elles ne tiennent plus aux lobes mais à de petits cerceaux passés au-dessus du pavillon des oreilles, rose surdimensionnée à la poitrine, carambolage de bracelets en verroterie…
Sans oublier les lettres d’amour – de soupirants éconduits ? – épinglées au jupon de la mariée.
Denyse Beaulieu
Photos Olivier Roller www.olivierroller.com
Presse Laure Du Pavillon – Elisabeth Bonnel
