Giorgio Armani n’a pas attendu que la Chine soit perçue comme le sauveur de l’économie mondiale – ou le Pacman qui l’engloutira – pour s’implanter dans l’Empire du Milieu, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’inspiration Shanghai décadent des années 30 qui revient dans pratiquement tous les modèles de sa collection (très fournie avec 61 passages) est dans l’air du temps.
Épaulettes pagode, bas de manches, de jupes et de pantalons retroussés comme des corniches de pavillons dans les jardins du Palais d’Été, glands sur passementeries très Mother Gin Sling, motifs « pivoines et vagues » d’estampes… Sur fond noir et blanc avec quelques fulgurances rouge cinabre, jonquille, glycine ou pourpre, c’est le vestiaire de la Shanghai Lily de Von Sternberg qui se déploie, avec en ligne d’horizon les tapis rouges d’Hollywood. Quelques robes bustier plus traditionnellement Armani, donc exemptes de chinoiseries, sont également proposées.
Il serait étonnant qu’on n’en aperçoive pas au moins une lors de la cérémonie des Oscars le 22 février.
Denyse Beaulieu
Photos Olivier Roller www.olivierroller.com
Presse Annalisa Pirotta
