Jaune et bleu Vermeer, bleu de Delft, rouge Rembrandt, rose tulipe, noir et blanc… Galliano souffle leur palette aux maîtres flamands, coiffe ses mannequins des chapeaux à plume d’Hélène Fourment (madame Rubens de son état) ou leur enchâsse les épaules dans les cols en guipure des portraits de Van Dyck.
Mais c’est chez Christian Dior qu’il puise cette réécriture en pleins et déliés de la silhouette féminine qui est la signature de la maison : taille étranglée, hanches exagérées, épaules dont la délicatesse est soulignée par le ballonnement d’une manche naissant d’une échancrure bateau.
Pour créer l’effet d’ampleur de la jupe New Look, les volutes « rouleau de parchemin » se substituent à la crinoline ; le tailleur Bar est réinterprété en montant la jupe sur cerceau. Un fourreau en satin rubis dont le plastron drapé est retenu par un collier de perles entrelacées, trois longues robes-sirène crème suivant de plus près les lignes naturelles du corps, viennent – toutes proportions gardées – calmer le jeu. Et montrer que John Galliano peut aussi, lorsqu’il le souhaite, imposer le silence aux références historiques.
Denyse Beaulieu
Photos Olivier Roller www.olivierroller.com
Presse Valériane van der Noordaa – Elsa Rivoire