Pour peu qu’il existe un darwinisme vestimentaire, celui-ci nous aspire immanquablement vers un brouillage des genres. De générations en générations, de saisons en saisons, les vêtements se transforment et le clivage homme-femme se désagrège. Avec un homme non pas androgyne mais radicalement féminin, Francisco Van Benthum prend délibérément une longueur d’avance – quitte à déranger, et griller quelques étapes.
Ses clergymen ont bien changé depuis la dernière fashion week ! Court-vêtus, taille serrée par un élastique, dans des leggings en jersey ou des vestes en néoprène, les silhouettes empruntent aux vestiaires suggestifs de la soubrette et de l’infirmière. Les nitouches en soutanes aux dessous en dentelle affichent désormais un érotisme cru, à peine voilé par ces déshabillés déconstruits en soie transparente.
Certes visionnaire, la théorie de l’évolution couvait quelques faiblesses. Les prévisions fantaisistes de Van Benthum seront-elles vérifiées ?
Hadrien Gonzales
Photos : Billie Bernard
Presse : Jean François Soler / Station Service