Bernard Willhelm ne défile pas! Il crée, structure, installe.
Cette saison nous sommes conviés chez le dieu Chou – souffle de vie – dans une nature morte imaginaire, riche, spontanée.
Au son des palmes d’hélicoptère rugissant, quand les faunes bottés de caoutchouc se reposent, des guerriers marabouts, peinture vert crucifère en main, envahissent une forêt de chevalets à l’humus technique. Tout s’obstrue. La fourrure se cache et les tigres se tapissent.
Dame Nature reprend ses droits. C’est militaire, engagé surtout!
Les vestes, shorts et autres treillis brodés se camouflent de fleurs, de plumes aussi. La maille se plastronne, s’effeuille. Les colliers deviennent flûtes de Pan tandis que des sorciers drapés de coton, dissimulés sous des moustiquaires casqués, se parent de bois, de cuir et de raphia.
Du kaki, du beige, un peu de gris neutre, quelques sobres marrons mais surtout toutes sortes de vert. Subtil camaïeu rehaussé de rouge, d’orange, de rose et de jaune que compose par touches picturales ce paysage verdoyant.
Mozart entonne le final. La trame se précise. Sous nos yeux, dans le petit salon du palais Brongniart, se dessine une véritable tapisserie du XVIe siècle dite » à feuilles de chou ».
Oeuvre magistrale, splendide! Cela déborde du cadre la plupart du temps chez Bernard Willhelm.
C’est tout à son honneur.
Benoit Foucher
Photos Flore Aël Surun
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito /Totem