C’est un décor de science-fiction, une ville aseptisée, statique, lisse et blanche, où vivent de drôles d’habitants aux mœurs exotiques. Les uns après les autres, on les voit méticuleusement s’aligner en file indienne. De drôles de baskets ouvertes laissent voir leurs orteils. Leurs vêtements, lumineux et urbains, se superposent en fines membranes qui roulent le long du corps, jouant sur les longueurs : les cols se distendent, les chemises virent à la djellaba tandis que les t-shirts prennent des airs de toges romaines.
« Tout le monde est en place ? C’est bon ? On y va ! »
Partant du thorax pour se propager dans les membres, des secousses rythmiques se mettent soudainement à animer ce petit monde jusque là resté immobile. Comme impuissants, ces Indiens d’On-sait-où se mettent en marche dans une sorte de transe hypnotique. Le défilé commence.
Hadrien Gonzales
Photos Billie Bernard
Presse KCD