Chez Alibellus, l’homme oiseau imaginé par Titi Kwan ressemble comme deux gouttes d’eau à une jeunesse moderne emportée par une vague de couleurs et de légèreté.
A l’image du personnage de «Birdy» d’Alan Parker duquel le créateur s’est inspiré, l’homme Alibellus oscille entre passé et présent, flashbacks 80’s et silhouette très contemporaine, instinct naturel et élégance fabriquée.
Désireux d’un envol inespéré, Titi Kwan emprunte à l’animal son cachet sans jamais tomber dans sa caricature, ni l’extravagance des années 1980 dont il reprend les codes: les épaules sont rondes, les cols s’étirent, les chemises et sweets flottent le long d’un corps libéré de toute contrainte sur des silhouettes plus fluides. Les pantalons et shorts affranchissent la chair de plis lâches, qui laissent flotter les soies légères. Ajoutées aux transparences des matières translucides, les couleurs pastel, du rose pâle au vert tendre en passant par le jaune acidulé, gagnent en fraîcheur au profit d’une silhouette décomplexée.
Au fil des pièces, les spécimens se dissipent. De longs colliers de maillons enrobent le cou de mannequins libérés de leur chaîne. La maille et rayures croisées ne sont pas sans rappeler les cages enfin ouvertes de l’enfermement. Les paillettes, en ramure parfaite scintillent sous le soleil tapant, les chaussures disparaissent pour un contact du corps au sol, et l’astuce de faire une patte de nez à l’accessoire.
Basé à Hong Kong, Titi Kwan signe ici une collection fraîche, rêveuse, à fleur de plumes, qu’il adapte à un style urbain international, casual et charme graphique de saison. De quoi déjà sentir pointer le bec du printemps.
Jean Charles Cohen
Photos Alexei Moskalenko
Presse Josiane Cristofoli / Cristofolipress
