J’entends râler à coté de moi… « Personne ne rentre jusqu’à nouvel ordre ». Un peu stressée la sécurité au défilé Songzio? Un quart d’heure de soufflements mécontents plus tard, la foule pénètre dans la salle qui nous fait facilement oublier notre attente dans la fraicheur de ce mois de janvier.
Le lieu est plongé dans le noir, éclairé uniquement par de splendides lustres à la lumière très tamisée, on se sent comme dans un château qui a ce je ne sais quoi d’inquiétant mais de cette inquiétude dans laquelle on se complait. Nous sommes à la Salle Wagram, à l’atmosphère entre antique et élégance.
Le peu de lumière s’évanouit et la première silhouette apparait de derrière un décor de roches. Pantalon noir évasé et long manteau en polaire, noir aussi.
Noir est d’ailleurs LA référence pour cette collection dont seul un joli pull bleu et un imprimé tirant vers le gris se démarquent. Jusqu’à l’avant dernière silhouette. Les deux manteaux qui clôtureront le show se parent d’une grande bande de cuir striée dorée qui apporte une touche de glamour dans cette suite de looks monochromes.
Des cheveux plaqués en arrière, des manteaux à coupes larges sur pantalons et autre jupes-culottes de même tout aussi évasés, les mannequins nous font penser à des mages noirs, sortes de néo-Dracula qui n’ont pas oublié d’être chics.
Cette saison Songzio nous offre un florilège de matières techniques, high-tech même. Confort et luxe sont également de la partie avec de sublimes cuirs, mohair, laine et autre flanelle. Le costume est revisité et ravira les plus téméraires : à l’hiver 2015, l’homme osera la jupe qu’il mixera avec une jolie veste tout ce qu’il y a de plus viril pour calmer le jeu.
Le coréen Songzio relève tous les défis de la technique à l’originalité avec brio et donnera certainement envie à nos mâles de faire ressortir le petit coté ténébreux qui sommeille en eux. Vivement l’hiver prochain.
Cynthia Jreige
Photos Ludovica Anzaldi
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem