C’est à la maison des métallos que nous sommes aujourd’hui, espace culturel près de la place de la République. Le temps à l’extérieur est parisien à souhait : du gris et de la pluie, pas ce qu’on attendait de mieux en ce mois de janvier.
C’est pour nous le premier défilé de la fashion week homme de la saison, et autant dire que ça commence sur les chapeaux de roue. A l’honneur aujourd’hui, Walter Van Beirendonck, styliste belge faisant partie, avec Ann Demeulemeester, Dries Van Noten ou encore Dirk Bikkembergs de ce fameux groupe des « Six d’Anvers » ces anciens élèves de la promotion 1981 de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers considérés comme les pionniers de la mode avant-gardiste belge.
Les spectateurs sont venus en nombre, si bien que le standing ressemble au premier rang d’un concert de rock. Les lumières sont éteintes, mais plus pour longtemps. Soudain, je sursaute alors que les premières notes de la musique se font entendre à un volume à rendre jalouse la mieux équipée des discothèques.
Dès la première silhouette, notre oeil est attiré par une coiffe d’indien hors norme estampillée d’un visible « Stop Racism » qui trahit une collection engagée avec un parti pris fort.
Les hommes Van Beirendonck ne déçoivent en effet pas cette saison : entre les néo-costumes à rayures tennis, les manteaux style chef des Incas à motif, les touches de cuir, cette inspiration sportswear que l’on retrouve dans les sweat-shirt, les audacieux leggings mais également dans les bombes signées Stephen Jones dont certaines têtes se parent , les couleurs punchy du vert sapin au rouge en passant par le bleu électrique… Une explosion de matières, couleurs, imprimés, le tout porté par une bande son énergique : on est captivés.
Walter Van Beirendonck reste fidèle à lui même et livre une collection à son image : décalée, originale, audacieuse et définitivement avant-gardiste. Et pour notre part, on adhère complètement.
Cynthia Jreige
Photos Ludovica Anzaldi
Presse : Kuki de Salvertes- Sébastien de Brito / Totem