Difficile de faire plus décalé qu’Isamu Katayama pour Backlash, et ce à tous les niveaux.
Dernier défilé pour cette fashion week homme, nous sommes a la Kogan gallery, et très honnêtement on se demande si les mannequins réussiront à passer entre les rangées de bancs et nos genoux tant la salle est exiguë.
Alors que la chaleur de la salle participe à nous rendre impatients, on allait se délaisser de nos manteaux quand un bruit d’harmonica se fit entendre.
Signe annonciateur du début du show, ce bruit, d’abord lointain, se rapproche, tout doucement de nous.
C’est alors qu’un modèle jouant de cet instrument, se fraye un chemin en avançant de manière quelque peu pataude. Il porte un tablier de cuir et une casquette gavroche qui achève de lui donner un air presque caricatural. J’ai soudainement l’impression d’être dans un vieux port de pêche.
Point de mannequins juvéniles, ce sont de vrais hommes murs, barbe imposante et/ou chevelure longue et dense qui défilent et nous plongent au cœur de cette collection Backlash, inspirée par les travailleurs manuels.
Le cuir est très présent sur les cravates, les tabliers ou les perfectos. Pour continuer dans cette ambiance « négligé chic », des chemises, oui, mais volontairement froissées, des vestes en mouton ou des doudounes en, surprise, kangourou, pour affronter les hivers rudes.
Négligé, seulement de prime abord, car à y regarder de plus près l’homme Katayama peaufine son allure jusque dans les détails avec des écharpes en fourrure ou des guêtres de cuir zippées.
On se laisse transporter par l’univers particulier de cette présentation qui met un point final à notre semaine de défilés automne-hiver 2014/2015. Déjà, le public se presse pour mettre la main sur une coupe de champagne. Je me dirige plutôt vers les vêtements, immédiatement disposés comme dans un showroom à la fin du show. La doudoune en kangourou, pièce d’exception, n’a pas fini de me surprendre.
Cynthia Jreige
Photos Sylvain Lewis
Presse Josiane Christofoli / Christofolipress
