études de cinéma,
mariage d’amour et veuvage prématuré et une carrière
florissante de designer à New York dans les années 80/90 —
des créations d’un glamour stylisé photographiées,
notamment, par Mario Testino. Ce sont les rares reliques d’un passé
perdu. « En quittant New York, j’ai tout remisé dans
un entrepôt à Chelsea. Les années ont passé,
je n’ai plus payé… J’ignore ce que tout cela est
devenu. » Depuis, la vie parisienne de Diane Pernet suit un parcours
non linéaire. Une carrière entamée comme costumière
de cinéma – elle habille Hannah Schygulla dans un film d’Amos
Gitaï --, abandonnée parce que « dans le cinéma
français, on veut des vêtements ordinaires : tout le monde
a peur de la mode ». L’accompagnement de jeunes designers –
« C’est mon côté Mère Teresa ». Le
journalisme : signatures dans B-Guided (Espagne), West East (Hong Kong.
Shanghai), Sport & Street et collaborations aux sites online de Vogue
et Elle. Aujourd’hui, avec la collaboration de Flying Concepts, elle
propose le pilote d’une émission télévisée,
« une vision de l’intérieur de la famille de la mode.
Pas du tout dans le genre du Paris Mode de Marie-Christiane Marek. Je n’apparaîtrai
pas à l’écran – ou alors, comme Alfred Hitchcock
dans ses films, en passant. » Insigne discrétion d’une
passeuse de mode qui s’est fait l’icône d’elle-même
pour mieux voiler sa pudeur…
Denyse Beaulieu
Blog Diane Pernet www.ashadedviewonfashion.com
www.flyingconcepts.com
Portrait
Par Denyse Beaulieu
Pourtant, à parler avec Diane Pernet, on s’aperçoit que ce style hiératique auquel elle se tient rigoureusement depuis vingt-cinq ans – à la fois marquise des Caprices de Goya, veuve sicilienne, tragédienne antique, geisha sous la pluie noire-s’apparenterait plutôt à une façon de se retirer du monde pour mieux le voir. Son blog, « Diane, a Shaded View on Fashion » témoigne d’un regard affûté, curieux, généreux sur la création contemporaine, mode inclue mais pas exclusivement. De Paris à Madrid en passant par Bangkok et Hyères, de défilés en festivals et soirées arty, Diane Pernet, caméra numérique au poing, glane images, infos, récits d’une tribu esthétique comprenant le duo de Boudicca (ses designers préférés), le trio déjanté d’As Four, le designer de bijoux/ acteur Waris (qui tourne actuellement avec Spike Lee) ou le journaliste de mode japonais Take Hirakawa (qui, avec sa dégaine de rockstar, est sans doute l’homme le plus chic des défilés parisiens)… Images qui, au fil des « posts », constituent un album de famille à la fois tendre et attachant, cosmopolite et hype. Lorsqu’on lui demande si cette réappropriation de la tradition occidentale ne correspond pas à l’appétit formidable d’une Chine désormais prête à dévorer le monde, Yin Xin proteste : « Mais beaucoup d’artistes ont peint « d’après » ! J’ai d’abord fait des copies pour apprendre la technique, ensuite j’y ai trouvé mon style. » Les archives
du site lèvent partiellement le voile sur le mystère de
la dame en noir : |
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