Même si des jardiniers offrent des fleurs au public pour patienter, ce n’est cette fois- ci, non pas un grand jardin mais la côte Nord-Est américaine que Thom Browne illustre au Tennis Club de Paris. Cabines de plage à rayures noir et blanc et planches en bois pour tracer la piste.
Masqués, les arbitres arrivent en bikini porté sur une combinaison en bas et collants imprimée de petits voiliers, d’ancres, une cravate et un col chemise en trompe l’œil, et prennent place sur les sièges d’arbitre. Les sifflets résonnent le show peut commencer.
Le visage couvert d’un bob transparent, les modèles portent cette fois-ci les bikinis sous un tailleur en plumes, une veste épaulée brodée d’argent ou de longues robes transparentes, brodées d’étoiles de mer, ou scintillantes.
Hollywood est là, avec une robe sirène brodée d’or, des coquilles sur les seins et du tulle blanc pour finir les manches et la jupe, mais aussi Paris qui recouvre la robe d’une veste chanellisante.
La couleur explose très vite avec des mélanges de rayures fines, carreaux et imprimés qui reprennent comme sur l’homme le monde marin. Grands manteaux démontables ou ensemble à larges rayures verticales sur lequel est incrusté un foulard floral, petites vestes en vichy rose brodées de crabes portées sur des pantalons courts en patchworks, veste en tweed géant fini comme du raphia d’un côté, de l’autre d’un tissu matelassé.
On en rêvait ! Les chaussures sont dépareillées, à gauche une botte en vichy vert, à droite une bottine rose imprimée de crabes.
Masques, bondage, vestes emprisonnant les bras par des cordons colorés, Thom Browne parle du pouvoir des femmes de l’intérieur.
S’il s’amuse avec les clichés américains tout en apportant un travail remarquable sur le vêtement, il le fait dans un esprit chaotique.
Un spectacle explosif pour fêter sa collaboration avec le groupe Zegna, devenu actionnaire principal de sa société depuis le mois d’Aout dernier.
Mfb
Photos Vincent Lappartient