RICK OWENS « LARRY FOREVER »

RICK OWENS FEMME AUTOMNE HIVER 2019-2020

Tandis que la galerie basse du Palais de Tokyo se remplit au fur et à mesure d’artistes lookés à fond, des claquements rythmés se font entendre, puis une voix suave. Rick Owens a choisi Infinite de Lavascar pour accompagner son show.

Les premiers modèles déboulent en boots compensés à talon haut, double body de danseuse ou drapé en bicolore sous une veste ou un manteau long. Hyper sexy, osé, mais élégant.

Puis très vite des Aliens surgissent.Visage de mutante, le dessus du crâne rasé et cheveux longs. Elles portent des manteaux et des blousons en mouton retourné sur des pantalons en cuir avec de grandes poches sur les côtés. Avec aussi des jupes longues asymétriques laissant des pans de couture s’échapper comme un volant. Ainsi que des robes drapées en jersey uni ou imprimé d’un très beau motif de Mariano Fortuny.

Pour cette collection Rick Owens s’inspire de grands couturiers inconnus du public mais qui ont pourtant marqué le siècle dernier.

Les carrures aiglon, les drapés sont un hommage qu’il fait à Charles James dont il a écrit la préface de son prochain livre. Charles James avait créé un paletot en doudoune de satin ivoire que Dali décrivit comme  « la première sculpture molle ». Il était reconnu dans les années 1940/70 comme un couturier sculpteur.

Une collection toujours très inspirée de Larry LeGaspi, avec un hommage qu’il lui avait fait sur l’Homme à « la gloire du luxe et du vice » et qu’il réitère pour la Femme. Larry LeGaspi est un designer culte des années 1970 à 1980 qui habillait Grace Jones, Divine, Kiss, Labelle.

Pour le final, ses robes longues en laine sont totalement insolentes de beauté. Comme cette très belle robe rouge aux manches courtes et asymétriques, fendue sur une jambe qui laisse entrevoir des cuissardes compensées. Des robes drapées ou avec des plis qui marquent le corps avec toujours un détachement sauvage. Des couleurs sombres, du rouge, du framboise, du prune ou du noir.

Une collection luxueuse, nerveuse, streetwear, qui va dans le prolongement du travail de Rick Owens. Qui n’oublie jamais de bluffer son public avec la dimension artistique de ses shows.

Mfb

Photos Vincent Lappartient

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