MARCHE ET DÉMARCHE MAD

Marche et Démarche MAD

Ce soir tous les grands chausseurs parisiens sont réunis pour l’inauguration de l’exposition « Marche et Démarche ». Enfin une exposition consacrée à la chaussure. Il était temps! S’exclament certains.

Ce sont des souliers d’enfant qui ouvrent l’exposition. Puis une scène centrale abrite des souliers d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique. Les cultures et les époques se mélangent et nous prouvent que le moderne s’inspire bien du passé.

Des siècles de talons vertigineux, de plates-formes démesurées, de bouts s’achevant en spirale ou en « bec-de-cane », jusqu’à modifier les formes et les proportions naturelles du pied et engendrer des démarches boitillantes. Les chaussures sont l’exemple de l’imposition par la mode d’une forme idéalisée sur l’anatomie naturelle.

Plus loin, un salon confiné fait un rapprochement entre le chausson chinois, appelé le « lotus d’or » connu pour mortifier le pied, et le « pied mignon ». Une appellation des souliers délicats portés par les occidentales du XVIIIe siècle. Certes le « lotus d’or » est le plus petit, mais le « pied mignon » est anormalement petit et semble être davantage le résultat de pratiques sociales, voire de modifications corporelles que de la génétique. En témoigne un soulier de Marie Antoinette long de pas plus de 21cm et large de 5 cm qui révèle que les aristocrates de l’époque marchaient très peu.

Pour les sportifs, on apprend que dans l’antiquité les athlètes pratiquaient les activités physiques nus et sans chaussures. Au Moyen Âge, ils gardent leurs chaussures du quotidien. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour voir une grande avancée technique, les semelles en caoutchouc! Une matière légère, souple qui ne glisse pas comme le cuir. Ce seront d’ailleurs les américains qui mettront au point les premières chaussures de croquet. Elles porteront le nom de sneaker dès 1875. Les chaussures de tennis aux semelles en caoutchouc, prennent le relais en 1890. Aujourd’hui si les chaussures de sport ont envahi nos vies, Adidas et Nike font leur entrée au musée.

Le fétichisme a aussi sa place avec des bottes lacées très haut ou des talons vertigineux portés dans les maisons closes du XIXe siècle qui faisaient une démarche entravée. Il est aussi représenté par les ballerines à pointes et talon aiguille de Christian Louboutin, né d’une collaboration avec David Lynch en 2007.

L’exposition se termine avec des chaussures conceptuelles et artistiques ainsi que de nouveaux designers comme Vicente Rey, Benoit Méléard, Iris van Herpen pour ne citer qu’eux.

Côté expérimental, le public peut tester toutes formes de chaussures exposées, plateformes, chaussures à bout longs… le tout en carton dur.

« Marche et Démarche », c’est près de 500 pièces exposées, venues du monde entier, du Moyen Âge à aujourd’hui.

mfb

Marche et Démarche une exposition à la MAD jusqu’au 23 Février 2020

Expos