Balenciaga, l’œuvre au noir.


Dans le grand hall des plâtres, les premiers éléments donnent le ton. Cage de verre pour protéger une longue robe en jersey,  un corner rappelant celui d’Irving Penn abrite une toile à patron, non pas écrue mais noire. Un travail unique à Cristobal Balenciaga. Deux silhouettes figées sur de longs pieds flirtent avec une gigantesque sculpture du sculpteur Bourdelle.

Plus loin dans l’atelier du sculpteur, quelques chapeaux fous sont posés sur des tables de travail.

Un couloir, une porte, on arrive dans une série de petites salles où trônent de belles statues avec de grands box noir. Il faut soulever le tissu pour découvrir les pièces majeures du couturier, une robe, une cape sculpture en gazar, matière inventée pour lui.

C’était juste un avant goût de l’exposition, puisqu’elle commence maintenant dans les grandes salles en marbre du sous-sol me dit la gardienne des lieux.

L’innovation est tant dans la forme que dans la texture, dans un style très chic, sobre, qui intègre rigueur et sensualité. Balenciaga pose les règles d’une mode contemporaine. Lainages, taffetas, brocarts, voiles, mousseline, broderies, une palette de noirs par un virtuose.

Cette exposition nous donne la véritable dimension de Christobal Balenciaga. Celui que Dior surnomme « Notre maître à tous » dont Chanel disait « Lui seul est capable de couper un tissu, de le monter, de le coudre de sa main. Les autres ne sont que des dessinateurs. » Pour Hubert de Givenchy « Balenciaga était ma religion. Depuis que je suis croyant, pour moi, il y a Balenciaga et le Seigneur »

Très discret, il fuit la presse, n’est pas inscrit à la Chambre Syndicale. Et pourtant ce mystère alimentera les grands magasines mondiaux qui ne cesseront de lui faire les plus belles parutions. Diana Vreeland et Carmel Snow sont les deux seules journalistes que le couturier acceptera. La première dira «  Quand vous portez une robe de Balenciaga, les femmes autour de vous cessent d’exister » la seconde adoubée par le couturier le désigne comme « le nec plus ultra de la mode»

Balenciaga, ce parisien venu d’Espagne inaugure la saison espagnole du Palais Galliera qui se poursuivra à la Maison de Victor Hugo avec Habits aux couleurs de l’Espagne du 21 Juin au 24 Sept et se clôturera avec Mariano Fortuny au Palais Galliera du 7 Oct au 7 Janv 2018.

Mfb

Exposition Musée Bourdelle du 8 Mars au 16 Juillet 2017

Scénographie Olivier Saillard

Expos