Dès l’entrée, un mur droit de boites à biscuits, oxydées, étiquetées, se dresse comme un mur de prière. Il fait très froid, mais le son des battements de cœur, le crissement de machines nous attirent dans l’enceinte du Grand Palais.
Et là !…un immense cimetière de vêtements. Posés dans de grands rectangles, éclairés par des néons et alignés comme des tombes militaires. Ils nous font rappeler non seulement qu’ils étaient portés par des vivants mais que ces vivants sont tombés en masse.
Au loin ? De la vie. Un volcan de vêtements que l’on aimerait gravir, rythmé par le va et vient d’une grue. Au bout de cette grue, une pince rouge qui attrape au hasard des vêtements, remonte jusqu’au plus haut point de la coupole et nous recrache les vêtements qui prennent un envol magnifique, avant de retomber dans le cratère.
Christian Boltanski se sert depuis toujours de la photo et du vêtement comme objets témoignant de la vie passée. Ces vêtements qui ont été portés par des personnes, illustrent le couloir de la mort, thème récurrent qu’il a adapté à cet espace, qu’il voulait froid, sans chauffage. Les battements de cœur font partis de la collection qu’il a entrepris sur l’ile Japonaise depuis plus de 10 ans.
Pour lui « Le spectateur doit être dans l’œuvre et non devant ». Pari gagné pour cette exposition unique.
Mfb
Grand Palais du 13 Janvier au 21 Février2010
http://www.monumenta.com/2010/