La grande roue de Paris, projetée en faisceaux argentés, scintille au plafond, et les hauts-parleurs diffusent « j’ai deux amours ». Le ton est donné. Bienvenue sur le dancing des années folles.
Jour, Soir, Nuit, vingt-quatre heures de la vie d’une parisienne chic, qui virevoltent entre sports et garden-parties, jeux et danses, cocktails et boîtes de nuit. Chaque tableau sert d’écrin à des pièces sublimes et rares, provenant principalement du fond Galliera. Le parcours dense, ponctué, là-bas de projections, là d’un kiosque, ici de peintures en trompe l’oeil, fait revivre frénétiquement cette époque mouvementée.
Les vêtements, animés par l’atmosphère, jouxtent accessoires, parfums et cosmétiques. Ecrans, dessins, lumières se répondent, se réflètent, se rencontrent et participent avec les illlustrations sonores d’une entraînante ambiance, qui n’est pas sans nous donner l’idée d’une certaine ivresse. La richesse des éléments présentés fait fi à une certaine schématisation de l’époque, et, dans notre esprit, la garçonne s’étoffe. Elle est une femme qui s’inspire des garçons mais qui reste définitivement femme.
C’est en toute ambivalence que les lignes se simplifient mais compensent par une sophistication certaine. Les coupes simples se réhaussent de strass, pierres, plumes, franges, sequins, perles et autres broderies. Les robes précieuses et fragiles témoignent d’une époque libérée, ou presque, car le canon féminin, s’il se libère d’un côté, se corsette de l’autre par de nouvelles exigences et contraintes.
Et nous découvrons les influences, courants, inspirations éclectiques de cette mode en plein bouleversement qu’est celle des années folles.
Cdm
Photos Diane Chaudouet
Les années folles (1919-1929)
Jusqu’au 30 mars 2008 au Musée Galliera
10, avenue Pierre 1er de Serbie 75116 Paris
