Le corps comme outil artistique, se joue à la MEP pour ce mois de la photographie.
Méconnu du grand public contrairement à Orlan, Michel Journiac fût notamment avec Gina Pane et Vito Acconci, une figure majeure de l’Art corporel en France de 1970 et 1980.
Son corps qu’il nomme « une viande consciente socialisée » lui permet de dénoncer la bienséance de l’époque à travers la psychanalyse, l’homosexualité, le travestissement, le voyeurisme.
Dans les séries Hommage à Freud ou L’Inceste, où il se met en scène avec son père et sa mère, il démystifie la théorie freudienne du complexe d’Œdipe. Pour lui, « la psychanalyse est aujourd’hui remise en question ; D’autres rituels sont à inventer »
Plus d’une centaine d’œuvres de 1969 à 1994 sont exposées. Elles représentent les grandes thématiques de l’artiste. Les Pièges, les Rituels, les Contrats et les Icônes.
Les années qui marquent l’impuissance à traiter le sida sont aussi présentes dans l’œuvre de l’artiste. « Aujourd’hui le contact avec la mort se fait par l’intermédiaire du sida, éminemment proche. Il est de l’ordre du quotidien, comme la misère et l’exclusion »MJ
Icônes du temps présent est réalisé à partir de photos de magasines pornographiques, de célébrités, de proches ou d’inconnus, magnifiés par des feuilles d’or et couvert de son propre sang. Mêlant ainsi sacré et profane.
C’est par la photographie qu’il immortalise ses actions. Journiac la veut active et agissante. Dans une approche qui met l’esthétique au deuxième plan, il a écrit une nouvelle histoire de l’Art résolument subversive.
Un artiste majeur à découvrir.
Mfb
Exposition Maison Européenne de la Photographie du 20 Avril au 18 Juin 2017
