Cette rétrospective retrace l’œuvre photographique de cette créatrice imbibée de grâce, qui fut tour à tour mannequin, muse, compagne et assistante de Man Ray, égérie des surréalistes, épouse de Roland Penrose, correspondante de guerre.
En 1927 à New York, Lee Miller a vingt ans et devient très vite le modèle de Horst P Horst, George Hoyningen-Huene, Edward Steichen pour les éditions de Vogue. Deux ans plus tard elle s’installe à Paris, rencontre Man Ray pose pour lui tout en s’initiant aux techniques de la photographie, fréquente les surréalistes, joue dans le film de Jean Cocteau « le Sang d’un poète ».
Après trois années passées dans la capitale française, Lee Miller retourne à New York et déclare préférer « prendre une photo qu’en être une » Dès lors, elle fait très vite partie de la nouvelle vague des photographes de talent, fait sa première exposition à la galerie de Julien Levy.
Ses choix amoureux, culturels, altruistes vont l’amener à s’installer jusqu’en 1947 dans l’ancien monde. Le Caire l’inspire, elle fixe les déserts de manière onirique comme le fameux Portrait de l’espace (1937). A Paris, elle continue de travailler avec les surréalistes et l’avant-garde, réalise quelques-uns des plus beaux portraits d’artistes de cette période – Picasso, Man Ray…A Londres, pendant la 2nd guerre mondiale, elle est correspondante de guerre. Seule femme photoreporter présente dans les zones de combats, elle photographie à la libération, l’insoutenable des camps de Dachaux et Buchenwald et se fait aussi photographier par David E. Sherman, dans la baignoire d’Hitler.
« Working guests » (1953) marque la fin de sa carrière, dernière série qu’elle publie sur le Vogue et qui met en scène ses amis/artistes occupés à des tâches ménagères ou au jardin.
Son fils, Antony Penrose découvre après sa mort (1977) des négatifs rangés dans de vieilles malles, gardés longtemps sous silence par son auteur. Personnage mythique du XXe siècle, renommé pour sa beauté comme pour son esprit libre, Lee Miller a laissé une trace indéniable dans l’art de son temps avec quelque chose en plus du talent, sûrement de la grâce.
mfb
Exposition « L’Art de Lee Miller » au Jeu de Paume 1 place de la Concorde 75008 Paris Du 21 Octobre 2008 au 4 Janvier 2009
Photos :Lee Miller Archives, England 2008 www.leemiller.co.uk
1/Sans titre (la main qui explose) vers 1930
2/Autoportrait en serre-tête 1933
3/Pique-nique : Nusch et Paul Eluard, Roland Penrose, Man Ray et Ady Fidelin, Cannes 1937
4/Femmes équipées de masques contre les incendies,Downshire Hill, Londres, 1941
5/Lee Miller et Pablo Picasso, Libération de Paris 1944
6/ Garde SS mort dans un canal, Dachaux, Allemagne 1945
7/Bombardement de la cité d’Aleth, St Malo 1944
8/Portrait de l’espace 1937
