Séoul Fashion week, 20 ans déjà.

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Buildings au carré, tours futuristes que signent les géants comme Samsung, Hyundaï …, routes à multiples voies, Séoul, quatrième ville après Tokyo est une ville totalement moderne, reconstruite après la guerre de 1950/53.

Derrière cette organisation cartésienne, se cache une véritable façon de vivre intuitivement. Les noms des rues sont très peu signalés et leurs numéros ne suivent aucune logique. Alors comment va-t-on d’un endroit à un autre ? Coup de fil et warning si l’on est à plusieurs voitures.

Les grattes ciels de verre et d’acier abritent des palais, témoins de la culture traditionnelle coréenne dont l’essentiel était de s’intégrer à la nature. Tradition que l’on ressent dans les petites ruelles où les maisons tokyoïtes ont des jardins de pins biscornus, bordés de lampadaires. L’art des jardins et des parcs japonais provient de la Corée.

De ce pays qui fait parti de ceux qui lisent le plus au monde, la culture et l’art sont devenus un énorme business. En 1980 c’était la vague japonaise, aujourd’hui c’est la vague coréenne en Chine, au Viet Nam, à Taiwan, en Thaîlande, aux Philippines. Pourquoi ? Politiquement, il n’était pas facile pour ces pays, d’accueillir la culture de masse des Etats-Unis considéré comme un producteur du capitalisme ni le Japon qui évoque un passé douloureux.

La culture de masse sud coréenne est une culture de fusion. Inspirée des Etats- Unis et du Japon avec une sensibilité coréenne. Le succès du groupe H.O.T illustre cette culture de fusion et ce vrai charme qui plaît tant aux jeunes.

Dans le cinéma, la nouvelle vague se rapproche plus de la culture française et allemande. Les nouveaux cinéastes qui ont fait rebondir en 1990 le cinéma coréen ont préférés fréquenter les centres culturels français et allemand au lieu de visionner les films hollywoodiens.

Le Manwa – BD coréenne à succès – est fait par des auteurs surfant sur Internet et se rapprochant plus des franco-belges, que des mangas japonaises. Les dessinateurs coréens travaillent aussi avec des scénaristes français.

Et la mode ? Même chose. Les plus anciens s’inspirent des modèles occidentaux et japonais à succès comme Chanel, Sonia Rykiel, Dolce et Gabbana, Comme des garçons… Les plus jeunes formés dans les grandes écoles françaises, belges, anglaises et américaines sont capables de réadapter leur culture au monde moderne.

Kall e Suktae est un designer extrêmement pointu en ce moment à Séoul. Après avoir fait école à Paris – Chambre syndicale de la couture et Berçot- il monte sa propre marque. Propose un vestiaire occidental avec une dégaine Margiela, tout en étant inspiré par certains pays d’Asie avec toujours, ce charme fou coréen. Le hand bock, costume traditionnel coréen se discerne dans une longue robe blanche à plastron vert bouteille. La silhouette gracieuse de la vietnamienne se devine à travers une sublime veste-tunique noire. L’humour de Kaal? A la fin du défilé il envoie un nounours blanc saluer à sa place. Quand il vient enfin se présenter, la salle était conquise.

Kim Jae Hyun a fait école à Paris, s’est inspirée de la culture française en créant en 2005 sa propre marque « Jardin de chouette ». Malgré la chute royale que s’est fait un de ses modèles, elle sort radieuse, embrassant le public de tout cœur et laissant derrière elle une très belle énergie.

Choi Ji Hyung de Johnny Hates Jazz fait un hommage à la vieille Amérique sur le thème de « Dream of Navaho ». Une collection très bien montée dans son concept et à porter dans toutes les capitales du monde.

Du côté des collections Homme Lee Joo Young de Résurrection a été formée à la Parson’s School, travaille sur l’anatomie et s’inspire de la pop music. Elle a habillé Marilyn Manson pour son album « Eat me drink me » et bien sur Lady Gaga.

Go Tae Yong de « Beyond Closet »déjà implanté aux USA, Canada et Russie, s’est inspiré pour son hiver prochain des employés de bureau des années 50’s. Il n’hésite pas à transformer ses mannequins en senior. Même s’il utilise parfois trop la couleur moutarde, sa collection aux bonnes proportions est pleine d’astuces pratiques.

La semaine de la mode de Séoul vient de fêter ses 20 ans. Une ville qui propose des collections originales pour les occidentaux et se positionne aussi comme une plate forme qui permet d’implanter des marques en Asie.

La ville de Séoul est aujourd’hui une grande porte vers l’Asie.

Mfb

Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem

Pour comprendre la sensibilité intrinsèque du coréen « La chanteuse de P’ansori » un film de Im kwon Taek

Centre culturel coréen à Paris www.culturecoreenne.fr

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