1715- 2015.
Le parcours commence par des petits salons rouge, rose, qui dépeignent la splendeur de la fin du XVIIIe siècle. Une ambiance feutrée, un retour en arrière de trois siècles, avec l’image en plus. La lingerie qui semble insurmontable à porter aujourd’hui (une sorte de structure métallique sur les hanches reliée par des rubans) est projeté sur un mur. On peut imaginer que porter de tels vêtements devait être un job à plein temps pour les femmes, artistes de la vie.
Eventails, sacs ou chaussures trouvent leur place dans de petites alcôves. Comme les très beaux vêtements d’apparat ils reflètent un artisanat d’art pour l’homme, la femme et l’enfant.
L’époque Empire est fastueuse, miroirs, lignes droites, pureté. La femme y est toujours en position décorative mais tout en confort. Le corps commence à être libéré des paniers et corsets.
En poursuivant le circuit, un très beau couloir d’alcôves voilées de tulle, on peut voir l’évolution du XIXe siècle la taille haute empire redescend avec le corset ; celui qui fait une taille très fine et qui oblige à rester droit. Les paniers reviennent pour structurer des robes très généreuses.
Début du XXe, la matière est retravaillée pour donner de la forme. Le manteau noir rebrodé de Jacques Doucet a la taille marquée mais sans la contrainte du corset. L’époque continue de changer, l’Art nouveau, ce même couturier expose une sublime robe à la taille empire puis, Paul Poiret.
Une très belle scénographie est dédiée à celui qui a marqué l’Art nouveau. De grands panneaux des dessins de Paul Iribe alternent par un jeu de lumière avec de vraies robes portées par les mannequins articulés.
Elsa Schiaparelli ouvre la dimension artistique de ce XXe siècle avec la cape Phoebus.
Le circuit se termine dans la grande Nef, impressionnant !
Un opéra de créations folles ou déterminantes pour notre époque revit sur des escaliers en spirale. La robe culte de Guy Laroche portée par Mireille Darc, le retour aux faux culs de Vivienne Westwood, le métal de Paco Rabanne, Balenciaga, Courrèges, Chanel, Dior, les grands sont là.
Une très belle exposition qui semble vivante tant la mise en scène est prévue dans les détails avec grâce. La direction artistique est d’ailleurs assurée par Christopher Wheeldon ancien danseur du City Ballet de NY et metteur en scène d’un américain à Paris (2014) avec le scénographe Jérôme Kaplan assisté d’isabelle Vartan. Et cerise sur le gâteau Marc Ascoli comme directeur créatif.
A voir absolument.
Mfb
Fashion Forward du 7 Avril au 14 Août 2016 Musées des Arts Décoratifs 107 rue de Rivoli Paris 1er