HARPER’S BAZAAR AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
A la fin du XIXe siècle, la mode et l’élégance rayonnent en Europe. Inspirés par le magazine allemand Der Bazar, les frères Harper lancent Harper’s Bazaar en 1867 depuis New York. Leur rédactrice en chef ? Marie Louise Booth, une écrivaine, féministe et engagée contre l’esclavage. Femme de lettres et francophile, elle pose les jalons qui vont faire la particularité du magazine. La qualité de l’image et du texte pour une mode divertissante. Les illustrations sont réalisées à Paris tandis que le magazine est imprimé à NY.
C’est en 1913 que le magnat de la presse William Randolph Hearst amorce l’ascension fulgurante du Harper’s Bazaar. Il introduit la photo et l’illustration avec le dessinateur Erté. Puis débauche deux personnages clés du Vogue. En 1922 le baron Adolf de Meyer, surnommé par Cecil Beaton le « Debussy de la photographie » et en 1933 Carmel Snow, qui a passé 11 ans chez Vogue et rejoint Harper’s pour y développer « un esprit sain dans un corps sain ». On lui doit les premières photos de mode en action. Les filles courent, s’amusent alors qu’elles étaient jusque là figées car la plupart des photos étaient en studio. C’est à elle que l’on doit aussi l’appellation du New look de Dior en 1947.
Une Rédactrice en Chef talentueuse, qui s’entoure d’Alexey Brodovitch et de Diana Vreeland. Lui est un artiste photographe qui officiera en tant que Directeur artistique durant 20 ans et se distinguera pour ses mises en page innovantes. Tels les photos sur une double page ou des photos avec du texte. Quand à l’illustre Diana Vreeland, elle deviendra Rédactrice en chef Mode, après avoir fait le succès du magazine par sa rubrique « Why don’t you ». Qui consistait à donner des conseils aux américaines pour recycler leurs vêtements dans une période de crise économique. D’elle on retiendra que « le bikini est la chose la plus importante depuis la découverte de la bombe atomique ». En 1963 elle quitte Harper’s pour rentrer chez Vogue avant de devenir conservatrice au MAM à NYC.
Si un siècle et demi du Harper’s Bazaar est exposé sur deux niveaux du musée, la part belle est dédiée à ce trio gagnant qui a fait du Harper’s Bazaar le magazine le plus avant-gardiste des années 30 aux années 70. Un trio qui a su s’entourer d’artistes tels Cocteau, Andy Wharol, de photographes comme Man Ray, Avedon pour ne citer qu’eux. Harper’s Bazaar est aussi positionné comme une revue littéraire à l’international. On peut y lire Colette, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, André Malraux, Truman Capote, Virginia Woolf ou encore Charles Dickens.
Des années disco à aujourd’hui avec Hiro, Peter Lindberg, Patrick Demarchelier, Jean Paul Goude ou encore Simon Procter, l’exposition donne à voir l’évolution d’un grand magazine de mode, qui en a écrit l’histoire durant 150 ans.
Exposition du 28 février 2020 au 3 Janvier 2021 Musée des Arts Décoratifs
HARPER’S BAZAAR CREDITS PHOTOS
2/ Couverture Cassandre 1939
4/ Galarina Dali
5/ Dovima et les éléphants Richard Avedon Dior
6/Portrait Mme Gianni Agnelli par Avedon
7/8/ Robe Mme Grès – Avedon
8/ Robe Balenciaga – Avedon
10/ Robe Marcelle Chaumont – Avedon
13/ Sculpture George Segal
14/15/ Film « Qui êtes vous, Polly Maggoo ? » William Klein
16/ Robes des frères Baschet pour « Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? »
18/19/ Richard Avedon
20/ Yves St Laurent par Andy Wharol
21/ Linda Evangelista – Patrick Demarchelier 1992
22/ Kate Moss par Peter Lindberg
23/24/ Karl Lagerfeld – Jean Paul Goude
25/26/ Making-of Botticelli par Jean Paul Goude
27/ Peter Lindberg 2009
29/ Rihanna- Mariano Vivanco
30/ John Galliano L’âge d’or – Simon Procter